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Il a été montré que le clampage tardif du cordon ombilical présente de nombreux bénéfices, tant pour l’enfant prématuré que pour l’enfant à terme.

L’OMS recommande de le pratiquer et à proposer une guideline en 2014 pour en favoriser l’implantation.

Les bénéfices, entres autres,  mis en évidence pour l’enfant à terme et /ou le prématuré de la « transfusion placentaire » sont :

  • Augmentation du volume sanguin du nouveau-né et meilleure adaptation à la vie aérienne avec meilleure stabilité hémodynamique.
  • Meilleur statut en fer au cours de la première année et diminution du risque d’anémie ferriprive et ses conséquences : amélioration du développement cognitif à 4 ans.
  • Diminution des pathologies liées à la (très) grande prématurité : broncho-dysplasie pulmonaire, hémorragies intra-ventriculaires, Entero-colites ulcéro-nécrosantes et sespis tardifs.

L’équipe du Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse publie une étude observationnelle prospective dans laquelle les auteurs analysent la faisabilité et l’impact sur le devenir des enfants du clampage tardif versus précoce, publié dans le N° 24 des Archives de Pédiatrie de février 2017, en français.

Cette étude montre la faisabilité du clampage tardif après avoir procédé à un travail de réflexion pluridisciplinaire réunissant néonatologues, gynécologues-obstétriciens et sages-femmes.

123 enfants y ont été inclus dont 64% ont pu bénéficié d’un clampage tardif du cordon ombilical.

Un impact sur la morbidité néonatale a été observé :

  • Le taux moyen d’hématies dans les 24 premières heures de vie et le taux moyen d’hémoglobuline étaient statistiquement plus élévés après clampage tardif.
  • Seulement 14% des enfants du groupe clampage tardif ont nécessité une transfusion de concentrés de globules rouges au cours de leur hospitalisation contre 35% dans le groupe clampage précoce (différence statistiquement significative)
  • Le pourcentage d’enfants ayant nécessité une photothérapie et sa durée ont été comparables dans les deux groupes, ainsi que le taux de bilirubine maximal moyen.
  • Le taux de sepsis tardifs au cours de l’hospitalisation a été significativement plus bas dans le groupe clampage tardif que dans le groupe clampage précoce (aucun des enfants présentant un sepsis tardif n’a présenté de sepsis précoce)
  • Le taux de détresse respiratoire dans les deux groupes était comparable, ainsi que celui des membranes hyalines
  • Le taux de broncho-dysplasies, évalué à 36 SA, était significativement moins élevé dans le groupe clampage tardif.
  • Le pourcentage d’enfants dont la 1ere échographie trans-fontanellaire (ETF) était normale a été plus élevé dans le groupe clampage précoce mais la différence n’était pas statistiquement significative.
  • Aucun enfant n’a présenté de hémorragie intra-ventriculaire de grade supérieur à 1 et les taux de HIV de grade 1 ou de leucomalacie péri-ventriculaire (LPV) était comparable dans les deux groupes. Les ETF à la sortie du service été plus souvent normales chez les enfants du groupe clampage tardif (p=0,02)

Les auteurs soulignent l’hypothèse proposée par Tolosa JN & al. en 2010 de considérer le clampage tardif du cordon ombilical comme « la première greffe de cellules souches hématopoëtiques offerte par la nature à un être humain lors de sa naissance« 

Les auteurs concluent que la mise en place du prococle de clampage tardif n’a pas rencontré de difficulté majeure après un travail de collaboration multidisciplibaire entre sages-femmes, obstétriciens et pédiatres et que leurs résultats apportent des arguments supplémentaires en faveur d’un clampage tardif du cordon ombilical en cas d’accouchement prématuré.

Auteur : Laurence GIRARD