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Le CNSF vient de faire paraitre ses toutes premières recommandations intitulées

ADMINISTRATION DE L’OXYTOCINE LORS DU TRAVAIL SPONTANÉ : ADOPTONS LES BONS RÉFLEXES !

Le CNSF alerte :
L’oxytocine, hormone couramment utilisée pour favoriser la dilatation du col et accélérer le travail est un outil remarquable dans le suivi d’un accouchement. Toutefois, elle n’est pas sans risque.

Le CNSF préconise :
1. Un meilleur accompagnement des praticiens (sages-femmes et gynécologues-obstétriciens) pour une administration raisonnée de l’oxytocine.
2. Une meilleure information du corps médical sur les risques et bénéfices de l’oxytocine lors du travail spontané et les modalités optimales de son administration.
3. Une meilleure information des usagers pour leur offrir la possibilité d’un accouchement le plus physiologique possible.

 

Collège National des sages-femmes de France

Pourquoi de telles recommandations ?

Le CNSF s’est interrogée sur un éventuel usage excessif de l’oxytocine, alors que son utilisation au cours du travail semble de plus en plus se banaliser (en 2010, elle était administrée à 64% des parturientes) et à mener un travail de recherche.

Les conclusions du travail mené par le CNSF ont permis de mettre en avant plusieurs points :
1. L’importance de redéfinir les différents stades du travail.
2. Le nécessaire respect de la phase de latence. Cette phase qui dure jusqu’au début de la phase active (5-6cm) est cruciale. Il est essentiel de « savoir attendre » et de respecter ce temps. Les recommandations américaines vont dans le même sens.
3. La hiérarchie des actions à mettre en place. L’amniotomie, rupture artificielle des membranes, entraîne une augmentation de la dynamique utérine. En cas de dystocie dynamique au cours de la phase active, il est recommandé de pratiquer une amniotomie avant l’administration d’oxytocine.
4. La péridurale n’est pas une indication pour une administration systématique d’oxytocine. La péridurale influe peu sur le déroulement du travail et ne diminue pas la synthèse de l’ocytocine endogène ou son efficacité sur l’activité utérine, contrairement à ce que l’on aurait pu croire.

Auteur : Laurence GIRARD