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L’objectif de cette étude croisée, menée en France entre deux cohortes de femmes (grossesse à terme d’au moins 37 SA, enfant singleton, travail spontané, présentation céphalique, enfant né vivant), celle de l’enquête nationale périnatale 2010 et celle de l’enquête périnatale de 2016, était d’observer les effets de la diminution d’administration d’ocytocine au cours du travail et la diminution de la pratique de l’amniotomie.

Le nombre de femmes dans la population étudiée se répartissait ainsi :

  • 2010 : 9 012 femmes dont 3 303 nullipares à bas risques, 3 711 multipares à bas risques et 555 césariennes programmées
  • 2016 : 7 515 femmes dont 2 691 nullipares à bas risques, 3 118 multipares à bas risques et 544 césariennes programmées.
  • Entre 2010 et 2016, l’Indice de Masse Corporelle – IMC des femmes a augmenté de façon significative (p<0,01). Par exemple en 2010, 7,6% des femmes avaient un IMC > 30 contre 9,1% en 2016
  • Entre 2010 et 2016, la pratique de l’analgésie péridurale a augmenté de façon significative  : 77% contre 79,3 % (p = 0,01)
  • Entre 2010 et 2016, on a assisté à une augmentation des césariennes programmées de façon significative : 11,3 % contre 12,4 % (p<0,01)
  • Les femmes en 2016 accouchent plus souvent dans un hôpital public de grande taille. Par exemple, elles étaient 18,1 % en 2010 a accouché dans une maternité de plus de 3 000 naissances, elles sont en 2016 27,7% (p<0,01). Elles accouchaient pour 27 % d’entre elles dans une maternité privée en 2010; elles ne sont plus que 23,1% à la faire en 2016.

Les résultats concernant l’utilisation d’ocytocine, de la pratique de l’amniotomie et de la survenue d’une césarienne :

  • L’administration d’ocytocine décroit entre 2010 et 2016 passant de 58,3% à 45,2 % (p<0,01)
  • L’amniotomie, la rupture artificielle des membranes, décroit entre 2010 et 2016 passant de 52,4% à 42,6% (p<0,01)
  • La combinaison des 2 pratiques décroit également passant de 34,1% à 22,4% (p<0,01)
  • Les taux de césarienne restent stables dans les deux cohortes : 6,9% en 2010 et 6,6% en 2016 (p=0,56)
  • La distribution des indications de césarienne reste stable dans les deux cohortes, 2010 et 2016, en particulier celles pratiquées pour arrêt du travail (40,7% vs 42,4%)

Les auteurs concluent que la réduction de l’utilisation d’ocytocine et celle de la pratique de l’amniotomie ne sont pas traduites par une augmentation du taux de césarienne,  dans cette étude transversale croisée portant sur un très large population de femmes françaises.

Auteur : Laurence GIRARD