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Dans un éditorial des Archives de Pédiatrie de Novembre 2017, l’Association nationale des centres référents pour la mort inattendue du nourrisson (ANCReMIN) revient sur la polémique « concernant le rôle que pourrait jouer le couchage dorsal des nourrissons dans l’augmentation des cas d’aplatissement du crâne (plagiocéphalie positionnelle) qui toucherait entre 10 à 20% des bébés », où « le couchage latéral des bébés est préconisé comme solution radicale pour éviter l’aplatissement du crâne…associé à l’utilisation d’un cale-bébé dès l’âge de deux mois, sans étude scientifique préalable ni consensus médical ».

L’éditorial rappelle que « la France est un des pays européens où la prévalence de la mort inattendue du nourrisson est la plus élevée : 0,35/1000 naissances vivantes alors que la moyenne européenne est de 0,25/1000 naissance vivantes« .

En effet, en France, les facteurs connus pour fortement réduire le risque de mort inattendue du nourrisson, tel que l’allaitement maternel exclusif au cours du premier mois de vie qui divise par 2 le risque (Vennemann 2009 ) a considérablement régressé au cours des 6 dernières années à lire l’Enquête Nationale périnatale 2016.

De même, le partage de la chambre parentale au cours au moins des 6 premiers mois de vie ( réduction du risque de 50 %) est encore trop souvent découragé, y compris par certaines autorités pédiatriques. Pour s’en convaincre, il suffit d’accéder aux recommandations promues par Pampers et la Société Française de Pédiatrie dans le site vie-de-bébé.com

L’éditorial rappelle que : « Le couchage sur le côté est un facteur de risque reconnu pour le nourrisson comme le sont les coussins et les cales-bébés de toute sorte. Aux Etats-Unis, la food and Drug Adminstration a considéré que ces « gadgets » comme tellement dangereux (car augmentant le risque de suffocation), qu’elle a demandé leur retrait intégral du marché de la consommation. »

Nous rappelons que l’Académie Américaine de Pédiatrie – AAP – a fait paraître en Octobre 2016, une mise à jour de ses recommandations parue dans Pediatrics, expliquées avec de nombreux arguments, que vous pouvez retrouver dans nos actualités Co-naitre du mois novembre 2016, et qui montre que le couchage sur le côté est associé à un risque de décès (ORs : 2) équivalent au couchage sur le ventre (ORs : 2,6)  bien démontré.

L’ANCReMIN rappelle dans l’éditorial des Archives de Pédiatrie de ce mois-ci que, s’il existe bien une augmentation des cas de plagiocéphalie fonctionnelle depuis la généralisation du couchage sur le dos, cette dernière est dûe  « avant tout au fait que le bébé soit empêché de varier ses postures et ne soit pas libre de sa motricité spontanée... Le vrai problème n’est donc pas celui du couchage dorsal mais bien celui d’une véritable immobilisation du nourrisson (container Baby Syndrom).« 

Les auteurs rappellent que la prévention de la plagiocéphalie positionnelle est cependant possible et « repose avant tout sur la mise en place d’un environnement favorisant l’activité motrice spontanée qui permet une variation des postures engagées par l’enfant (tapis d’éveil avec des jeux au sol, respect du mouvement de l’enfant, portage encouragé) ».

Nous vous recommandons à ce sujet l’excellent ouvrage de Michèle FORESTIER : De la naissance aux premiers pas, paru aux Editions ERES en 2011.

Un nouveau dépliant « Multi-prévention » peut également être commandé auprès de l’association Naitre et Vivre.

 

 

Auteur : Laurence GIRARD