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Cette étude de cohorte rétrospective a été menée auprès de 5350 mères d’un enfant unique, ayant accouché par césarienne sous péridurale, dans un hôpital texan.

Les auteurs ont examiné la relation entre les scores de douleur enregistrés en post-opératoire immédiat et le devenir du type d’alimentation du bébé, de la durée de séjour de la mère et de l’établissement d’un diagnostic de dépression du post-partum. 

Douleur aigüe post-césarienne et type d’alimentation du nouveau-né

Ils ont établi une association entre douleur aigüe et type d’alimentation. Pour chaque point supplémentaire au score de douleur, on enregistré une réduction de

  • 27 % d’allaitement partiel au bénéfice d’une alimentation exclusivement basée sur des substituts du lait maternel – OR = 0,73 (0,67-0,79, p<0,0001)
  • 21 % d’allaitement exclusif au bénéfice d’une alimentation exclusivement basée sur des substituts du lait maternel – OR = 0,79 (0,7-0,9, p<0,0002)

Par ailleurs, ,

  • Chaque année supplémentaire d’âge maternel augmentait la chance pour le bébé d’être allaité partiellement par sa mère de 1,8% vis à vis d’une alimentation exclusivement basée sur des substituts du lait maternel : OR = 1,018 (1,006-1,031, p<0,0034). Aucune association a été retrouvé entre l’âge maternel et l’allaitement exclusif.
  • Chaque point d’Indice de Masse Corporelle – IMC – était associé avec une réduction de 2% d’allaitement partiel – 0R = 0,979 (0,970-0,989; p<0,0001) et une réduction de 4% de l’allaitement exclusif – OR = 0,959 (0,944-0,974, p<0,0001) au bénéfice d’une alimentation exclusivement basée sur des substituts du lait maternel.
  • Chaque point supplémentaire au score d’Apgar, était associé à une augmentation de 25% d’allaitement partiel – OR = 1,250 (1,126-1,388, p<0,0001) et une augmentation de 118 % de l’allaitement exclusif – OR = 2,176 ( 1,658-2,855, p<0,0001) au détriment d’une alimentation exclusivement basée sur des substituts du lait maternel.

Douleur aigüe post-césarienne et durée de séjour

Chaque point supplémentaire au score de douleur était associé à une augmentation de 9,81 heures (7,06; 12,56) de la durée de séjour.

Douleur aigüe post-césarienne  et dépression

L’établissement du diagnostic de dépression du post-partum était significativement associé avec les moyennes de scores de douleur.

La prise en charge de la douleur post-opératoire après une césarienne est un challenge pour balancer au mieux les bénéfices et les risques de l’analgésie post-opératoire.

Des résultats récents ont montré l’intérêt du peau à peau immédiat et prolongé entre le bébé et sa mère lors d’une césarienne, sur la demande de la mère à être calmée/analgésiée, et l’amélioration de l’adaptation cardio-respiratoire du bébé né par césarienne. Aussi cette pratique, peu couteuse et non médicamenteuse, pourrait servir les intérêts conjoints de la mère et de son bébé.

 

Auteur : Laurence GIRARD