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Il s’agit d’une analyse prospective portant sur la cohorte dite « du millenium » au Royaume –Uni, constituée d’enfants nés au début des années 2000.

Son objectif est d’évaluer l’association entre l’implication du père dans les soins à l’enfant (père et mère résidant ensemble) et les comportements de l’enfant à 3, 5 et 7 ans. Filles et garçons sont examinés séparément. L’étude porte sur plus de 18 500 familles.

Depuis avril 2015, père et mère disposent à la naissance d’un enfant au Royaume Uni, d’un congé parental partagé d’une durée de 52 semaines, rémunéré pendant 39 semaines.

Les comportements des enfants sont évalués selon 4 types de difficultés : difficulté émotionnelle, difficulté de conduite, difficulté d’attention et difficulté dans la relation avec d’autres enfants. Il est établi un score résumant 5 caractéristiques positives : « prend en considération les sentiments d’autrui », « est prompt à partager avec les autres », « propose son aide quand quelqu’un se blesse », « se montre gentil envers les enfants plus jeunes », «  est souvent volontaire pour aider les autres »

A l’âge de 9 mois, l’implication du père est abordée à partir des soins de maternage (alimentation, changement de couches, attention au bébé) et aussi à partir des croyances du père : « Il est important d’instaurer un rythme régulier pour l’alimentation et le sommeil du bébé », « Les bébés ont besoin d’être stimulés pour bien se développer », « Parler même à un jeune bébé est important », « Câliner un bébé est très important », « Les enfants ont besoin que leur père sont aussi engagé dans leur éducation que l’est leur mère ».

A l’âge de 3 ans et 5 ans, l’implication du père est abordée à partir d’activités de jeu, de lecture, de pratiques sportives, de sorties et de pratiques créatives.

Les résultats et leur discussion par les auteurs :

Dans cette large étude prospective faite auprès de parents vivant en couple au Royaume Uni, il apparaît que les croyances du père à 9 mois et la fréquence des jeux créatif à 5 ans soient associés avec un bas risque pour l’enfant d’avoir des difficultés comportementales, chez les filles comme chez les garçons.

Ces résultats suggèrent que la qualité des soins paternels plus encore que leur fréquence ou le partage de routine des soins aux enfants soit associé à des plus bas risques de problèmes de comportements de leur enfant, ce qui avait déjà été suggéré par d’autres études de cohortes notamment britanniques et australiennes.

Il s’agit cependant de la première étude établissant une association entre les croyances du père aux 9 mois de l’enfant et la qualité de son développement.

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Les mécanismes potentiels évoqués par les auteurs sont le comportement parental dont certaines caractéristiques ont déjà montré leur influence sur le développement comportemental des enfants et qui pourraient se rapprocher des croyances paternelles évoquées dans l’étude. Ces caractéristiques sont :

  • l’exigence parentale qui se définit comme le fait que le parent établit des règles claires et les maintient avec fermeté mais sans agressivité
  • la réactivité parentale qui se définit comme le fait que le parent observe et respect les pensées et les émotions de l’enfant, et y répond chaleureusement et de façon sensible.

Au total ces résultats suggèrent que la qualité des soins paternels est essentielle et qu’elle dépend plus de ce que le père croit sur les bébés à 9 mois et antérieurement que d’un temps de présence.

Il apparaît ainsi fort important d’avoir des interventions précoces ayant pour but d’apporter aux nouveaux pères des connaissances sur les besoins d’un bébé et de soutenir leur relation avec leur bébé.