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Des études que jeunes adultes nés prématurément ont montré antérieurement que leur coeur présentait des volumes ventriculaires plus petite avec une réduction de la fonction et une augmentation de la masse cardiaque, s’expliquant par le fait que la période post-natale précoce est une période clé du développement cardiaque.

Dans un essai au départ, randomisé contrôlé, incluant 926 bébés prématurés, d’un poids < à 1850 g, nés entre 1982 et 1985 au Royaume Uni, les auteurs ont recherché à l’âge adulte, l’impact sur la fonction cardiaque du mode d’alimentation : lait maternel (de la propre mère ou d’une banque de lait) ou lait de formule (pre-term ou formule classique).

102 sujets retrouvés 23 à 28 ans plus tard, nés prématurément ( dont 30 lait maternel exclusif et 16 au lait de formule exclusif) ont été appariés avec 102 sujet nés à terme de grossesse normales du même âge, et leur fonction cardiaque a été explorée à caractéristiques égales (consommation tabagique, histoire médicale, style de vie, activité physique, statut socio-économique…)

Les résultats montrent que :

  • les adultes nés prématurément avaient tous une pression sanguine plus haute que ceux nés à terme, quelque soit le mode d’alimentation.
  • Les sujets exclusivement nourris au lait maternel présentaient une  pression ventriculaire gauche en fin de diastole et un volume d’éjection du ventricule gauche en moyenne plus important et donc plus efficiente, comparés au sujet nourris aux laits de formule.
  • Les auteurs pensent que ces résultats pourraient être reliés au grand nombre de facteurs de croissance bioactifs du lait maternel, tel que le facteur de croissance endothélial vasculaire, d’enzymes et d’anticorps, mais que l’étude montre seulement une association et non une relation de cause à effet.
  • Ils suggèrent également que le lait maternel pourrait ainsi réduire le risque d’hypertension pulmonaire artérielle. Cependant, l’âge gestationnel, au delà de la qualité de la nutrition reste un facteur important de la santé cardio-vasculaire des sujets, mais les auteurs précisent que même de petites quantités de lait humain peuvent être bénéfiques pour le développement du coeur et de sa fonction jusqu’à l’âge adulte.

Les limites de l’étude selon les auteurs est qu’au final, la cohorte est trop petite pour montrer une différence sur la pression artérielle de façon significative, qu’on ne peut faire de différence entre lait de la mère et lait de donneuse.

Ils apportent cependant pour la première fois la preuve d’une association entre lait maternel et développement de la morphologie cardiaque à l’âge adulte né prématurément.