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Cette étude prospective, observationnelle, monocentrée,  menée à Milan, parue ce mois ci dans Early Human Development, montre l’intérêt de l’implication précoce des parents dans l’alimentation de leur bébé prématuré et de la pratique du soin kangourou.

Les auteurs ont analysé le devenir de 81 bébés prématurés, nés à 32 SA ou moins, en fonction des complications au cours de leur hospitalisation mais aussi en fonction de l’implication des parents dans les soins et la pratique du soin kangourou et sa précocité.

Sans surprise les bébés ayant présenté des complications graves (bronchodysplasie pulmonaire, procédures chirurgicales, persistance du canal artériel) atteignent le plus tardivement une alimentation orale complète, condition à leur sortie pour le domicile.

Cependant, il s’avère que les parents ayant pratiqué le soin kangourou avec accompagnement des professionnels pour leur décrypter le comportement de leur bébé,  montraient plus de capacités à le co-réguler, facilitaient l’acquisition de ses compétences alimentaires : le bébé atteignait alors une alimentation orale complète plus rapidement. Le nombre de jours de soin kangourou est apparu comme l’une des principales variables ( les autres variables étant l’âge gestationnel et le poids de naissance, les pathologies précédemment citées)

 

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Les auteurs soulignent que l’implantation du modèle des Soins centrés sur la Famille ( Family centered Care – FCC) a été déjà associée dans la littérature à maints bénéfices tels que la stabilité cardio-respiratoire, l’éveil et la tonicité néonatals nécessaires  à se nourrir, la réduction du stress maternel et l’amélioration des liens se tissant entre parents et enfants. Les parents contribuent de façon cruciale au bon développement de leur bébé en lui fournissant des soins individualisés.

Le soin kangourou, part essentielle des Soins centrés sur la Famille, est associé à de nombreux bénéfices tels que des taux d’allaitement plus élevés, une atteinte plus précoce d’un allaitement exclusif, une facilitation des comportements maternels centrés sur le bébé et au final, a un effet d « empowerment » dans la relation entre les parents et leur bébé.

Ils soulignent également que les bébés exercent une activité orale sur le corps de leur mère lors du soin kangourou qui contribue certainement au développement ultérieur de leur compétences à téter.

En conclusion, les auteurs encouragent les professionnels de néonatologie à joindre leurs efforts pour implanter pleinement des relations d’attachement mère-père-bébé au travers d’une pratique précoce du soin kangourou et à l’aide de la participation active des parents à l’alimentation de leur bébé.