Dans cette méta-analyse qui parait en Mars 2017 dans Obstetrics and Gynecology, l’organe de presse de l’American College of Obstetricians and Gynecologists – ACOG, les auteurs ont souhaité comparer l’impact sur la durée du travail, d’une politique plus ou moins restrictive concernant la prise alimentaire au cours du travail.
10 essais incluant 3 982 femmes en travail y ont été examinés.
Toutes les essais portaient sur des femmes enceintes d’un enfant unique, considérées à bas risque, sans complications médicales ni obstétricales pouvant plus volontiers conduire à pratiquer une césarienne.
- Dans 3 essais, les femmes pouvaient choisir de manger au cours du travail des aliments à faibles résidus.
- Dans 1 essai, les femmes pouvaient consommer un sirop à base de miel.
- Dans 5 essais, les femmes pouvaient consommer des boissons riches en glucides.
Dans le dernier essai les femmes pouvaient boire et manger comme elles le souhaitaient.
Dans tous les essais, toutes les femmes des groupes interventions pouvaient manger la boisson/nourriture assignée par l’essai, tandis que dans les groupes contrôles, il leur été permis seulement de sucer des glaçons d’eau ou de boire des gorgées d’eau jusqu’à l’accouchement.
Les résultats montrent qu’une politique “moins restrictive” en ce qui concerne la prise alimentaire était associée à une durée du travail moins longue (entre 25 et 7 minutes – Médiane 16 minutes)
Aucun autre bénéfice, ni effet délétère, n’a été montré par ailleurs. Aucune inhalation et syndrome de Mendelson ne sont survenus dans aucun des groupes.
Conclusion des auteurs
Les femmes à bas risque, enceintes d’un enfant unique, à qui l’ont permis de manger plus librement au cours du travail, avaient une durée de travail plus courte. Une politique restrictive moins sévère n’a par ailleurs, pas influencer les autres issues maternelles ou néonatales, ni augmenter l’incidence des vomissements. Le taux de césariennes étaient similaires entre les groupes.
On peut rappeler utilement qu’une revue de la Cochrane de 2013 “Restricting oral fluid and food intake during labour” concluait déjà :
“La revue n’a trouvé aucun bénéfice ni aucun préjudice pour la restriction relative à la nourriture et aux liquides pendant le travail chez les femmes ayant peu de chances de nécessiter une anesthésie. Aucune étude portant sur des femmes ayant un risque accru de nécessiter une anesthésie n’a été trouvée. Aucune des études n’a examiné l’avis des femmes concernant les restrictions relatives aux liquides et à la nourriture pendant le travail. Par conséquent, au vu de ces résultats, les femmes devraient avoir le droit de manger et de boire, ou non, pendant le travail, selon ce qu’elles souhaitent.“
Auteur : Laurence GIRARD