Cette étude menée dans un hôpital IHAB italien a porté sur 252 couples mères-bébés, ayant accouché et nés par césarienne :
- Tous les bébés étaient nés après 37 SA, présentaient un apgar à 5mn > 7.
- Toutes les mères avaient reçu une information sur l’allaitement au cours de la grossesse et elles étaient motivées pour allaiter.
- Tous leurs partenaires exprimaient leur souhait de soutenir leur compagne dans l’allaitement
Les mères et leur bébé ont été répartis en 3 groupes différents, en fonction du choix ou de l’état médical de la mère ou du choix du couple :
- Le groupe SSCM : le peau à peau était commencé en salle de césarienne avec la mère, après évaluation de l’adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine à 5mn, poursuivi au moins 2 heures, et si le bébé était encore en train de téter, poursuivi jusqu’aux 3 heures de vie du bébé.
- Le groupe SSCF : si la mère ne souhaitait pas effectué le peau à peau en salle de césarienne ou qu’elle ne le pouvait pas, le père prenait le bébé en peau à peau, qui était ensuite remis en contact avec sa mère au sortir de la salle d’intervention pour une période d’au moins 2 heures.
- Le groupe NM-NFSSC : si le père ne souhaitait pas faire le peau à peau avant sa compagne, le bébé était transporté en unité de néonatalogie, placé sous rampe chauffante le temps que sa mère soit sortie de la salle d’intervention, qui le prenait alors en peau à peau durant au moins 2 heures.
Les couples mères-bébés ont été suivis en ce qui concerne l’allaitement au moment de la sortie pour le domicile, aux 3 et 6 mois de l’enfant.
Les résultats montrent que le peau à peau immédiat (dans les 5 mn) et prolongé ( 2 heures et plus) avec la mère est statistiquement associé à des taux d’allaitement maternel exclusif à la sortie de maternité et à 3 mois, plus élevés et que le peau à peau avec le père n’affecte pas favorablement les taux d’allaitement maternel.
Les auteurs rajoutent cependant que dans le cas où la mère ne souhaite pas effectuer le peau à peau en salle de césarienne, ou qu’elle en est empêchée par sa condition médicale, la pratique du peau à peau avec le père doit être encouragée, car c’est là une opportunité pour lui de faire du lien avec son bébé, de coloniser le bébé avec des bactéries familiales, même si des études à venir seront nécessaires pour confirmer cette hypothèse.
Les limites de l’étude selon les auteurs : accouchant dans un hôpital IHAB, les mères avaient toutes reçues une information sur l’allaitement en ante natal. Il est possible que les résultats présentés dans cette étude ne puissent être généralisés à une population qui n’aurait pas les mêmes caractéristiques.
Auteur : Laurence GIRARD