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Les coûts environnementaux du lait de formule nécessitent une attention mondiale, selon des scientifiques.

Une équipe d’universitaires du Collège Imperial de Londres a publié dans le British Medical Journal d’octobre 2019, un article consacré au coût environnemental de l’alimentation des nouveau-nés par le lait de formule. Le service communication de l’université en a fait un résumé sous la plume de K.Wighton, le texte intégral étant consultable sur le site du BMJ d’octobre 2019.

D’après les auteurs, soutenir l’allaitement maternel n’est qu’un des nombreux changements que notre société doit apporter pour réduire notre empreinte carbone.

L’allaitement maternel poursuivi pendant six mois permettait d’économiser environ 95 à 153 kg d’équivalent CO2 par bébé par rapport à l’alimentation au lait de formule.

Pour le seul Royaume-Uni, les économies d’émissions de carbone obtenues en aidant les mères à allaiter au sein équivaudraient à retirer entre 50 000 et 77 500 voitures de la route chaque année.

La plupart des laits de formule sont fabriqués à partir de lait de vaches, lesquelles contribuent pour 30% à la production de gaz à effet de serre (méthane).

Ces produits sont présentés sous forme de poudre, ce qui nécessite donc une consommation d’eau importante (4700 litres par kilo de poudre fabriquée), et l’eau de reconstitution devra être réchauffée donc consommera de l’énergie (estimée à l’équivalent d’énergie utilisée pour recharger 200 millions de smartphones par an)

Les contenants de lait en poudre représenteraient 550 millions de boites par an (étude publiée en 2009), soit 86 000 tonnes de métal et 364 000 tonnes de papier déposées dans les décharges.

La production des additifs utilisés pour rendre ce lait de vache consommable par les bébés, tels que les huiles de palme, de noix de coco, de colza et de tournesol ; huiles de champignons, d’algues et de poisson, des minéraux et des vitamines ont également, d’après les auteurs, un effet indéniable sur l’environnement.

Le transport nécessaire aux différentes étapes de la production et de la commercialisation serait aussi à prendre en considération dans le coût environnemental de ce type de produit, mais il n’y a pas d’études documentées sur ce point.

Dans le monde, seuls 41% des 141 millions de bébés nés chaque année sont nourris exclusivement au sein jusqu’à l’âge de 6 mois. Les auteurs préconisent que les gouvernements réfléchissent à la mise en place de soutien réel à l’allaitement maternel :

 » C’est une responsabilité sociétale à laquelle nous pouvons tous contribuer », affirment les auteurs. Selon eux, une approche multi-ciblée est nécessaire, y compris un meilleur soutien aux mères, un meilleur accès au lait provenant d’une banque de lait réglementée lorsque la supplémentation est nécessaire, ce qui peut soutenir l’allaitement, et un nombre accru de consultants spécialisés en allaitement.

Auteur : Mariella LANDAIS