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Cette étude de cohorte a été réalisée à l’échelle nationale en Suède d’après les différents registres nationaux, entre1998 et 2012 afin d’évaluer les résultats neurodéveloppementaux à long terme des enfants nés modérément ou peu prématurés.
Elle a inclus 1 280 690 enfants nés entre 32 semaines et 41 semaines + 1 jour, sans malformation et uniquement des singletons.
Le suivi a débuté à l’âge de 28 jours jusqu’à 7 ans au minimum.

La méthodologie utilisée par les auteurs est présentée de façon développée et rigoureuse, les forces et limites sont bien reconnues, permettant ainsi de lui attribuer une bonne fiabilité.

Afin d’interpréter les résultats de cette étude, 7 catégories de déficiences neurodéveloppementales ont été définies.

Les résultats ont également été définis de la façon suivante :

  • Un résultat composite de toute déficience neurodéveloppementale = diagnostic d’une ou plusieurs déficiences : motrice, cognitive, épileptique, visuelle ou auditive.
  • Une déficience grave ou majeure = diagnostic d’un ou plusieurs éléments : paralysie cérébrale, retard mental sévère, épilepsie généralisée, déficience auditive ou visuelle grave.

La population étudiée est répartie comme suit :

  • Entre 32 et 33 semaines : 0,6% ⇒ modérément prématuré
  • Entre 34 et 36 semaines : 3,8% peu prématuré
  • Entre 37 et 38 semaines : 20,1% précoce
  • Entre 39 et 40 semaines : 57,7 % à terme
  • 41 semaines : 19,8% => tardif

Les caractéristiques les plus fréquemment relevées chez les enfants nés modérément ou peu prématurés sont :

  • des facteurs de risque maternels : jeune âge, primiparité, mère isolée, obésité, tabagisme, diabète, maladie hypertensive,
  • des facteurs de risques parentaux : faible niveau d’éducation, antécédents de troubles neurologiques ou psychiatriques,
  • des facteurs de risques chez le nouveau-né : faible poids de naissance (<10ème percentile), sexe masculin.

Les enfants nés modérément ou peu prématurés présentent des risques accrus de troubles de développement neurologique à long terme (les déficiences motrices, cognitives et visuelles) par rapport aux enfants nés à terme.

Ces risques sont plus élevés pour les nouveau-nés à partir de 32 semaines et diminuent progressivement à mesure que l’âge gestationnel augmente.

On note également des risques plus élevés à 37-38 semaines qu’à terme. Les prématurés, petits pour l’âge gestationnel (PAG), en particulier en dessous du 3e percentile, présentent des risques accrus de troubles du développement neurologique à long terme comparés aux prématurés eutrophes pour l’âge gestationnel.

Les résultats de l’étude impliquent :

  • La réduction des déclenchements de travail avant 39 semaines sauf pour raisons médicales.
  • Une réflexion autour des politiques de santé axées sur les facteurs de risque maternels, parentaux ou du nouveau-né afin de limiter les accouchements précoces.
  • Un élargissement du suivi des prématurés et/ou PAG dès leur sortie de néonatologie.
  • Une amélioration des connaissances des professionnels de santé et de l’éducation sur les besoins des enfants nés prématurément afin de dépister précocement, d’orienter rapidement vers des services spécialisés et ainsi renforcer le soutien approprié pour ces enfants et leurs parents.

Mitha A, Chen R et al. Neurologicaldevelopment in childrenbornmoderately or latepreterm: national cohortstudy BMJ 2024; 384 :e075630 doi:10.1136/bmj-2023-075630

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